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Brusque contagion
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Brusque contagion
L’une après l’autre, les villes castillonaises se retrouvèrent frappées par un mal mystérieux. Bien que les premiers cas étaient apparus dans les quartiers plébéiens de Porto-Vesti, la maladie prit un certain temps pour se répandre dans le reste de la cité, entravée par ses nombreux jardins et les vents marins purificateurs du Golfe de Jade. C’est Acquæ-Victis, éternelle rivale de la susnommée, qui subit le plein assaut de ce que les médecins considéraient déjà comme la pire épidémie néo-alexandrine depuis la peste de 1583.
Les symptômes débutaient de manière presque banale, une faible toux et un peu de fièvre, mais s’aggravaient considérablement en à peine deux jours, quel que soit l'âge ou la condition, jusqu'à ce que l’alité finisse noyé par l’engorgement de ses poumons. Débordée, la guilde des croque-morts avait alerté la maréchaussée locale et le diocèse. En effet, les Saints syistes intervenaient régulièrement en Avaricum et quelques messes expiatoires suffisaient généralement à endiguer les maux de la nature. Mais cette fois-ci, pas même la sortie de reliques ni même les cortèges de flagellants, appelés pour la dernière fois il y a près de trois siècles, ne firent le moindre effet.
L’infection de rues mieux habitées, jusqu'à toucher la famille du bourgmestre et la moitié du conseil des échevins, fit remonter l’information jusqu’au Parlement de Castillon. Impuissant, ce dernier n’eut pas d’autre choix que de pétitionner l’empereur lorsque d’autres cas se manifestèrent dans la capitale et jusqu’aux villes frontalières des principautés voisines. L’on choisit alors de tirer d'imposantes chaines à l’entrée des ports et de fermer les enceintes urbaines à la plupart des voyageurs. Par ordre du souverain, l’Académie avaroise mandata un groupe d’hommes de science afin de mener enquête.
Les symptômes débutaient de manière presque banale, une faible toux et un peu de fièvre, mais s’aggravaient considérablement en à peine deux jours, quel que soit l'âge ou la condition, jusqu'à ce que l’alité finisse noyé par l’engorgement de ses poumons. Débordée, la guilde des croque-morts avait alerté la maréchaussée locale et le diocèse. En effet, les Saints syistes intervenaient régulièrement en Avaricum et quelques messes expiatoires suffisaient généralement à endiguer les maux de la nature. Mais cette fois-ci, pas même la sortie de reliques ni même les cortèges de flagellants, appelés pour la dernière fois il y a près de trois siècles, ne firent le moindre effet.
L’infection de rues mieux habitées, jusqu'à toucher la famille du bourgmestre et la moitié du conseil des échevins, fit remonter l’information jusqu’au Parlement de Castillon. Impuissant, ce dernier n’eut pas d’autre choix que de pétitionner l’empereur lorsque d’autres cas se manifestèrent dans la capitale et jusqu’aux villes frontalières des principautés voisines. L’on choisit alors de tirer d'imposantes chaines à l’entrée des ports et de fermer les enceintes urbaines à la plupart des voyageurs. Par ordre du souverain, l’Académie avaroise mandata un groupe d’hommes de science afin de mener enquête.
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Re: Brusque contagion
De fil en aiguille, il apparut que la maladie s’était propagée à partir d’un seul foyer : le Palais Barberinys, siège de l’ambassade du Sérényssime Empire d'Ys. Les académiciens avarois menèrent quelques études autour de la légation et conclurent qu’aucune faute d’hygiène particulière n’avait était commise par les diplomates et leur personnel. Ils portaient simplement en eux des germes, transmissibles par voie respiratoire, parfaitement bénins pour la population yssoise habituée mais dangereux pour les autres nationalités comme celle d’Avaricum. Cette découverte entraina un vent de panique dans la capitale, contraignant Édouard VII à expulser les yssois du pays et renier le traité de reconnaissance mutuel.
L’inoculation de la maladie, procédé qui avait montré une certaine efficacité avec la variole en Guysenval, ne sembla pas faire le moindre effet cette fois-ci. De peur que l’épidémie ne se transforme en véritable pandémie archipélagique, l’on ordonna la fermeture des frontières, du champ d’aviation de Trembleterre et des ports de tout l’empire, Gallice et colonies incluses. Les plénipotentiaires avarois furent rappelés de leurs affectations et les diplomates étrangers en Neo-Alexandrie évacués hâtivement. Le pays se figea dans une frayeur généralisée alors que tombait sur les campagnes un épais brouillard. À Yrusalem, les forces turcoses informées levèrent le siège avec précipitation, croyant à l’avènement d’une terrible malédiction, et laissèrent une cité inerte et cloisonnée. Bien plus au sud, à Sanctus Animus, les suppliques religieuses se turent et l’Île du Calvaire entra dans une colossale éruption.
Comble du malheur, la Grande Armada Syiste se perdit dans la brume et se retrouva bientôt immobilisée sur une mer d’huile, perturbée par ses instruments de navigation se déréglant un à un. Quelques hommes téméraires tels qu’Hadrien de Bordebon et Lorenz de Klausbourg se portèrent volontaires pour trouver la terre ferme : ils atteignirent les eaux de Véran où ils abordèrent par chance la discrète embarcation de l’infante Amaranthe-Kaïlea de Valois-Belfort, saine et sauve, éloignée du Saint-Empire par ordre de son frère le monarque.
Un long silence s’installa alors sur les terres avaroises, nouveau " royaume ermite " par la contrainte d’un mal incurable...
L’inoculation de la maladie, procédé qui avait montré une certaine efficacité avec la variole en Guysenval, ne sembla pas faire le moindre effet cette fois-ci. De peur que l’épidémie ne se transforme en véritable pandémie archipélagique, l’on ordonna la fermeture des frontières, du champ d’aviation de Trembleterre et des ports de tout l’empire, Gallice et colonies incluses. Les plénipotentiaires avarois furent rappelés de leurs affectations et les diplomates étrangers en Neo-Alexandrie évacués hâtivement. Le pays se figea dans une frayeur généralisée alors que tombait sur les campagnes un épais brouillard. À Yrusalem, les forces turcoses informées levèrent le siège avec précipitation, croyant à l’avènement d’une terrible malédiction, et laissèrent une cité inerte et cloisonnée. Bien plus au sud, à Sanctus Animus, les suppliques religieuses se turent et l’Île du Calvaire entra dans une colossale éruption.
Comble du malheur, la Grande Armada Syiste se perdit dans la brume et se retrouva bientôt immobilisée sur une mer d’huile, perturbée par ses instruments de navigation se déréglant un à un. Quelques hommes téméraires tels qu’Hadrien de Bordebon et Lorenz de Klausbourg se portèrent volontaires pour trouver la terre ferme : ils atteignirent les eaux de Véran où ils abordèrent par chance la discrète embarcation de l’infante Amaranthe-Kaïlea de Valois-Belfort, saine et sauve, éloignée du Saint-Empire par ordre de son frère le monarque.
Un long silence s’installa alors sur les terres avaroises, nouveau " royaume ermite " par la contrainte d’un mal incurable...
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