Lettre à Sa Majesté

par **Valérien de Klausbourg** Sam 5 Jan 2019 - 0:19

Quelques semaines après le début de son expérimentation balistique au sein de son escadron, l'expérience semblait concluante. Le prince-duc d'Auclair prit le parti d'écrire à l'Empereur afin que son invention serve au plus grand nombre.

Castillon-Villeroy, le 5 janvier 1819

Votre Majesté,

Voilà plusieurs mois qu'Elle m'a fait l'extrême privilège de m'admettre au sein de Ses armées. C'est mon honneur de sacrifier chaque jour mon repos à la gloire de Ses armes. Si j'ai la hardiesse d'écrire à Votre Majesté ce jour, c'est avec l'humilité d'un serviteur zélé et dans l'espoir de lui faire part de quelques réflexions que j'ai pu conduire de mes études et de mes premières observations sur l'état de Ses armées.

Le principal enjeu militaire de notre temps tient, à l'heure où l'opinion se prépare à la guerre, à la modernisation d'un armement datant du siècle dernier. C'est pourquoi, j'ai à présenter à Votre Majesté deux innovations de mon invention permettant d'augmenter la portée de tir de nos vieux fusils Chaussemurailles et d'en améliorer le procédé de mise à feu. Elles seront, si j'ose croire les premières expérimentations que j'ai conduites, capable de tenir les Turcoses et les ennemis de Votre Couronne en respect.

Espérant une réponse favorable de Votre Majesté, je Lui prie de croire en mon dévouement et mon obéissance fidèle.
D'Auclair

par **Prince de Coligny** Jeu 10 Jan 2019 - 22:21

Le prince de Coligny était le chef d'une branche cadette de la Maison de Valois. Issu du Grand Coligny, deuxième fils du roi d'Albert II, général talentueux des armées de Philippe III son frère, la Maison de Coligny avait donné à l'Empire généraux et de grands serviteurs. La charge de Grand-maître d'Avaricum se transmettait dans cette branche cadette qu'il fallait nourrir d'honneurs, de rentes et de pensions pour se prémunir de ses ambitions. Hormis, l'intermède du règne d'Edouard VI où la descendance du Grand Coligny avait été puni de sa participation à la Fronde en voyant cette charge prestigieuse confisquée au profit du duc de Sartois-Villecombe, la charge de Grand-maître était traditionnellement attribué à un Colingy, ainsi en fut-il le cas des 3e, 4e et désormais 5e prince de Coligny.

Henri-Edouard, 5e prince du nom qui portait, il y a six mois encore, le titre d'attente de duc de Valois, venait de succéder à son père emporté par la vieillesse comme Grand-maître d'Avaricum. La charge, bien qu'appartenant à la domesticité du roi était des plus prestigieuses. En effet, ce grand-officier de la Couronne avait la direction de l'ensemble des services de la Maison de l'Empereur. C'est lui qui nommait ses nouveaux officiers et gérait son budget de celle-ci. Il avait aussi la tâche de gérer la correspondance du Souverain. D'ordinaire, les secrétaires privés s'occupaient de cette besogne mais l'identité de l'auteur de la missive avait conduit le prince à prendre lui-même connaissance du courrier et à y répondre.

Demain, le prince-duc d'Auclair, recevrait une lettre marquée des petites armes de Sa Majesté.

Votre Altesse,
Mon Cousin,

Sa Majesté a pris connaissance avec le plus vif intérêts de votre missive. Elle vous prie de bien vouloir vous rendre chez le Président du Conseil dès réception de ce courrier afin de Lui exposer vos projets d'améliorations techniques de notre armement militaire.

Je prie Votre Altesse de croire en l’assurance de ma haute considération.
Edouard Henri de Valois

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